I'M LOST WITHOUT YOU.

 

dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

  Je sors du boulot plus tard que d’habitude. Il fait déjà bien nuit, tout est sombre. Je n’ai jamais aimé l’obscurité, cela n’a rien de rassurant. Je me presse pour rentrer, accélérant le pas tout en insultant ces derniers clients. Ceux qui étaient complètement bourrés au point de se bagarrer au bar, sans même penser aux dégâts qu’ils pouvaient causer. Comme les verres qui s’écrasaient au sol. Et bien sûr, c’est moi qui avais du nettoyer tout ça, il fallait faire disparaître chaque petit bout de verre jusqu’au dernier. Et il fallait aussi séparer ces deux idiots et les empêcher de se frapper dessus, à nouveau. Voilà pourquoi ma soirée s’est terminée plus tard que d’habitude. J’essaye donc de ne pas traîner et emprunte un chemin que je n’ai pas l’habitude de prendre. Un collègue m’a parlé d’un raccourci, alors j’ai suivi ses instructions, sauf que… J’ai l’impression que je me suis légèrement égaré en route. Je ne sais même pas où j’ai atterri. Cela ne ressemble en rien à la description que m’avait faite mon collègue. Je me retrouve dans une ruelle louche. Contrairement aux rues animées de tout à l’heure, cet endroit semble moins festif et beaucoup plus sombre. Me faisant même repenser à mon petit quartier à Daegu. Les mêmes groupes de jeunes qui jouent les racailles, les mêmes fumeurs de joints.  J’ai même cru voir des prostitués au coin de la rue. Bref, c’était le genre d’endroit que je ne fréquente pas, ou plutôt que je ne fréquente plus. Certains passants me regardent bizarrement, ce qui me parait encore moins rassurant. Ne voulant pas rester ici plus longtemps, je me dépêche sans même faire attention aux chemins que j’emprunte... J’ai pas été foutu de suivre les directions que l’on m’a donné. Et maintenant je suis paumé. Aish, quel abruti ! Je ne peux même pas demander de l’aide auprès des quelques passants qui traînent là car ils ne m’inspirent pas confiance. Certains me feraient même flipper.

Je tente de m’en sortir par moi-même, mais avec mon sens de l’orientation qui laisse à désirer, je ne fais que me perdre d’avantage. J’arrive dans une rue qui m’est totalement inconnue. Je ne saurais même pas retourner sur mes pas. Je sors alors mon portable de ma poche, au point où j’en suis, autant appeler de l’aide. Mais à cette heure-ci, je risque sûrement de déranger. J’hésite quelques secondes avant que mon doigt s’arrête sur ce numéro. Son numéro. Après tout, lui je peux bien le déranger ? Il dit souvent qu’il aime sortir s’amuser, alors il y a des chances qu’il soit à Hongdae ? Ou alors cet idiot est tranquillement chez lui en train de faire je ne sais quoi de sans intérêt. Qui sait, il est peut-être même en train de regarder un film x ? Enfin bref, je soupire avant de lui envoyer un message. « Tu fous quoi ? T’es déjà rentré ? Je suis encore à hongdae … t’es dans le coin ? » Aish, je regrette aussitôt de lui avoir envoyé un message. Et pourtant, je me désespère moi-même à lui en envoyer un autre tout en regardant autour de moi. « Je sais pas trop où je suis, il y a un hôtel, un bar chelou et une boite de striptease… tu connais, hein ? » Sait-on jamais. J’avais envie de me frapper moi-même ! Comment pouvais-je lui demander de l’aide à lui ? Alors que je l’ai évité pendant plusieurs jours depuis notre ‘dispute’. Et puis, ce n’est même pas sûr qu’il me réponde cet idiot ! Aish, je suis désespérant.


 

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

  « Cul sec! Cul sec! » D'abord, c'est quoi cette expression débile ? Un cul, c'est sec ? Pourquoi on dit ça, hein? Je comprends pas tellement, mais je m'en fou, en fait. Une main vient de s'écraser sur mon épaule, tandis que cela résonnait pour la énième fois dans ma tête. « Allez Mimi, allez Mimi! » Qu'ils hurlaient à tue-tête, certains tapant sur la table, d'autre dans mon dos. Je tenais à peine mon verre dans la main, à la limite de recracher les précédents. J'avais bu. Beaucoup bu. Le sol n'avait plus trop de différence avec le fauteuil où j'étais installé. Pourtant, je tenais dessus sans trop de problème, portant le fameuse verre rempli d'alcool à mes lèvres. Cul sec, qu'ils disent. En une traite, je venais d'engloutir le contenu de récipient transparent, me brûlant la gorge pour la cinquantième fois de la soirée, au moins. Il fait chaud, très chaud. Puis, je sais pas. Mon verre disparut de mes doigts, sûrement en train de rouler par terre dans des cliquetis incessants. Ma main ne met pas longtemps à le remplacer, se posant sans délicatesse sur la hanche d'une fille. Elle est là, à cheval sur moi, sa bouche martyrisant mon oreille. Il se passe quoi, au juste ? Je suis loin, très loin. La musique tape dans ma tête, au point que mon sang s'amuse à suivre ce rythme endiablé. Boum, boum, boum. ça n'en fini plus. Mes lèvres sont assaillit par celle de la demoiselle en petite tenue, ma main passant de sa hanche vers le bas de son dos. J'allais l'atteindre, à quelques millimètres près, quand elle rompit le baiser. « J'pense pas que tu caches un g*d dans ta poche, "mimi". » Susurrait-elle en glissant sa main dans ma poche pour en sortir mon portable. Punaise, qui gâche ce moment de malade ? Je vais le buter, sérieux!  « Parasite ? Qui est-ce ? » Para-quoi ? Oh merde! Ja Hyeon. Sans demander mon reste, j'arrache le combiné des mains manucurées de la fille pour examiner mon écran. Des messages. Ce bourrin m'envoie des messages! J'arrive à peine à comprendre le sens... Hondgae ? Il est sérieux ? Il est à Hongdae aussi ? Merde, merde, merde! « Ptn, je peux baiser en paix!? » Lui envoyais-je avec agacement, avant de me rendre compte que ce n'était pas cool pour lui. Surtout qu'il semblait perdu, le chaton. Un soupir m'échappe, tandis que je penche ma tête en arrière, la posant contre le dossier du fauteuil. Il me les brise, ce sucre.

Cinq minutes avant que je calme le tam-tam violent dans ma tête. Cinq minutes avant que je ne réponde à Jahyeon, d'une façon moins brusque. « Bouge pas d'là. » Plus facile à dire qu'à faire. Je me doute d'où il est, puisque je suis juste à côté. Il a lui-même cité dans son message... Sérieux, il me désespère. Quittant le fauteuil, je fais signe à mes potes que je m'en vais, sans donner de raison. Je récupère mon blouson, et l'enfile par dessus ma chemise blanche à moitié ouverte et sale de rouge à lèvre. Voila comment je m'amuse, la nuit, avec des gars aussi délurés que moi. Mes pas me sortent de cet endroit, mon regard ne s'attardant même pas sur le logo d'une femme à poil qui clignote. Ouais, la boite de striptease, justement. J'y étais bien, à me faire chauffer par une des employés en sous-vêtement. Aish, saleté de Jahyeon! Mon pied partit dans une poubelle accroché à une lampadaire, m'arrachant une douleur dans le pied. C'est pas comme dans les film où le truc en fer se décroche et roule sur le sol. Je vaux pas ce genre de gars, quand même. Bon, voyons. Il a dit quoi déjà ? Hôtel, bar chelou, boite de striptease ? La boite est derrière, donc le bar... Ce doit être lui ? Avec les gars bourrés qui gueulent comme des poissonniers. Et l'hôtel ? Bah, tant qu'à faire... Je reprenais mon portable pour l'appeler, carrément. En moins de temps qu'il ne faut pour trouver l'hôtel, j'entendis une sonnerie pas très loin. Il croit que je vais jouer à "où est charlie", bien longtemps ? En tout cas, il semble presque obéissant pour ne pas être partit de cette rue, ni de ce quartier. En même pas une minute, je le retrouve proche de l'hôtel. « Monsieur est perdu ? » Raillais-je avec moquerie et ironie. Il est perdu, ça se voit sur sa tête. « Une visite guidée de nuit pour toi, ça te ferait plaisir ? Je te présente même le métro, si t'veux ? » J'enchaîne, toujours plus taquin, le sourire jusqu'aux oreilles. J'ai bu, sans être saoul, mais je suis encore plus chiant que la normale. Sans oublier l'odeur de l'alcool, du tabac et notamment de quelques parfums féminins.... Punaise, j'ai l'allure d'un dur. Dur à cerner, surtout.


 

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

   Je n’en revenais moi-même pas qu’il soit la première personne à qui je pense dans une situation comme celle-ci. Depuis ce qu’il s’est passé, je l’ai ignoré et évité pendant un moment. À la limite de prendre la fuite lorsqu’il est dans les parages. J’essaie de me retrouver le moins possible seul avec lui. Il m’embrouille. Je ne sais plus quoi penser. J’avais juste envie de le tuer. Comme il l’a si bien deviné ; oui, c’était mon premier baiser avec un mec. Si j’ai apprécié ? J’en sais rien… Et ça m’importe peu ! L’attitude de Mikyung n’avait fait que confirmer ce que je savais déjà, c’est un fou qu’il faut enfermer. Il me trouble. Il m’énerve. Et pourtant, je suis là au milieu de nulle-part, lui envoyant des messages. Comme un con. Il a sûrement mieux à faire et il pourrait très bien faire l’enfoiré et ignorer mes messages. Ce ne serait que me rendre la monnaie de ma pièce. Un soupire quitte mes lèvres. Que faire ? Je ne connais pas assez les parages et j’ai un très mauvais sens de l’orientation. Celui-ci m’a d’ailleurs laissé atterrir près de ces lieux que je ne soupçonnais même pas. Un bar d’ivrogne, le genre complètement différent de celui où je travaille actuellement. Puis une boite de strip-tease, même dans ma ville natale je n’y ai jamais foutu les pieds. Et enfin un hôtel. C’est fou, tout est regroupé au même endroit ou quoi ? Ces lieux ne m’inspiraient rien de bien. Je réfléchis à un quelconque moyen de sortir d’ici lorsque je remarque que Mikyung m’a répondu. J’ai d’abord l’air surpris, voir choqué par ses mots, avant de froncer les sourcils. Mais quel connard ! Je regrette aussitôt de lui avoir demandé de l’aide à lui, cet idiot qui ne pense qu’avec ce qu’il a sous la ceinture. Je m’énerve tout seul, l’insultant de tous les mots qui ne passent par la tête. De loin, je dois sûrement ressembler à un fou qui parle tout seul. Quoique, je n’ai pas l’air si différent de ces alcooliques qui ne cessent de crier. Je me décide à lui envoyer un message haineux à mon tour, mais je m’arrête aussitôt d’écrire en voyant son deuxième message. Il me demande de ne pas bouger. Je fixe mon portable, une moue sur mon visage. Sur le coup, oui je suis étonné. Il compte venir me chercher ? J’ai du mal à le suivre ce mec.

Pourtant je m’exécute et reste là.  Être aussi docile ne me ressemble pas mais ce n’est pas comme si j’avais le choix. Je risque surtout de me perdre à nouveau et d’atterrir je ne sais où. En attendant, je ne peux m’empêcher de me questionner à son sujet. Comment peut-il me demander de le laisser baiser en paix puis, ensuite se décider à venir me chercher ? J’ai tellement de mal à le comprendre. La sonnerie de mon portable me sort soudainement de mes pensées. C’est justement Mikyung qui m’appelle. Je décroche et à peine ai-je le temps d’apporter l’appareil à mon oreille et d'ouvrir la bouche, que j’entends sa voix dans la rue. Il se trouve là à quelques mètres. Je suis surpris. Il est vraiment là. J’aurai même envie de revenir sur mes paroles, il est pas si enfoiré que ça en fin de compte. À ses mots, je baisse doucement la tête, fixant le sol tout en me mordant les lèvres. A-t-il vraiment besoin de faire remarquer une telle évidence ? Pourquoi ai-je l’impression qu’il va encore plus me taper sur le système ? Je fronce légèrement les sourcils. « Non, je veux juste rentrer. Avance. » Qu’il me montre comment rentrer au lieu de faire le malin ! Mais quelque chose me rend perplexe, je trouve même cela suspect. « Comment t’as fait pour arrivé aussi vite ? » le questionnais-je. Et s’il trainait réellement dans le coin ? Une odeur d’alcool me fait savoir qu’il a bu. Ce qui expliquerait pourquoi il me semble encore plus énervant.  « T’as bu ? Tu sens  l’alcool et la cigarette ! » Ça et le parfum de femme, mais je ne m'attarde pas sur ce sujet. Je porte alors mon attention sur lui et remarque sa tenue. Mon regard s’attardant sur sa chemise à moitié déboutonnée dévoilant son torse, avant de remonter jusqu’à son col marqué de rouge à lèvres. Je fronce les sourcils, saisissant son col. « Yah, c’est quoi ça ? Me dis pas que t’étais vraiment en train de… » Je n’arrive pas à finir cette phrase. Choqué, je le lâche. Mon dieu, où trainait-il encore ? « Tu vas quand même pas rentrer comme ça ? Qu’est-ce qu’ils vont dire tes parents ?! » Aish, ce gosse. On pourrait presque dire que je suis en train de le réprimander.



 

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

 

Depuis la dernière fois, je n'ai jamais cherché à l'embêter à nouveau. à dire vrai, je n'ai fait aucune tentative d'approche envers lui, comme si j'acceptai qu'il me fuit telle la peste. Dans le fond, ça m'amuse, autant que ça m'agace. Peut-être que ce baiser volé me retourne un peu trop les idées. Sinon, je lui pourri la vie le lendemain sans même me poser des questions. Or, j'ai juste reprit ma vie comme je l'entends, jouant des coudes entre l'école, mon boulot et mes sorties nocturnes. En parlant de ce dernier point, ce soir faisait partie des nombreuses nuits pendant lesquelles je traînai tard dehors, sans me soucier de rien. J'étais libre, fier et sans attache. Entouré de quelques potes, ou même de quelques inconnus s'incrustant dans la foule de camarade. J'en sais trop rien, puis je m'en fous. Une fois dans l'ambiance, je ne capte plus tellement qui est qui. Pire encore quand des filles me collent, m'abordent ou font des choses étranges. Voila. Le monde tourne, tourne, et tourne encore. Jusqu'à qu'un caillou vienne encore se bloquer dans la roue de ma vie. Il fait grincer mon mécanisme, me sort de ma rêverie, de mes fantasmes. Ja Hyeon. Lui. Ce gars qui passe plus de temps à me repousser qu'à me répondre. Qu'ai-je dit à ma meilleure amie déjà ? Un truc du genre que je l'appréciais, ou que sais-je. Je devrais le retirer avant que ça ne prenne une quelconque ampleur sur moi. Et bien que je sois agressif dans un premier temps, je lui demande d'attendre. Attendre quoi ? Que j'arrive, pardi. Mes parents risquent de me tuer si ils apprennent que je n'ai rien fait pour l'aider... ça sonne bien comme excuse, non ? Mes parents, toujours bon pour des excuses. Qu'importe, je me force à quitter ce cocon de chaleur et d'hormones pour filer à sa recherche. Ja Hyeon, je te hais cordialement.

Combien de minutes se sont écoulés avant que je ne tombe sur lui ? Effectivement, il était proche du club dans lequel j'étais, à quelques minutes imprécises. Comme si ça me réjouissait de le voir là, dans ce quartier, dans un périmètre proche du miens. Suis-je maudit, ou un truc dans le genre ? Je sais pas, mais pour qu'il se perde là, à Hongdae, faut quand même bien se poser la question. Quelques minutes à tourner sur moi-même, à peine égaré, avant de faire au plus simple en l'appelant. Je sais où il se cache, sans même me creuser les méninges. De quoi me donner des idées pour mes prochains chapitres, haha. Mais  je m'efforce de ne pas penser à mes manhwa pour aller à son encontre, jouant de sa patience avec mes moqueries. Oui, je soulève l'évidence alors qu'il baisse sa tête, sûrement honteux. Mes paroles doivent le toucher pour qu'il m'ordonne d'avancer. Et si je ne veux pas, hein ? Sérieux, il croit que je vais le ramener aussitôt ? Quoi que, il change rapidement d'humeur, comme s'il allait me flinguer sur place. Alors là! Il s'inquiète ? à moins que mon comportement l'énerve ? Le mettrais-je en colère sans le vouloir ? Je bas mes propres records, dis donc. Ses mots me font sourire. Un sourire narquois, limite sournois. Continue, ça m'amuse. Il remarque des détails qui m'échappent, comme l'odeur d'alcool ou de tabac, ainsi que celui des strip-teaseuses. Ah la la. Ja Hyeon réagit comme un mec jaloux, m'arrachant presque mon col. Mon sourire s'élargit, marquant l'hilarité de la situation. « Et alors ? » Demandais-je d'une voix calme et moqueuse. Il ne mit pas longtemps à me relacher, l'air choqué. Automatiquement, je réajuste mon col en tirant la moue. De toute façon, c'est en désordre et complètement sale. « Que veux-tu qu'ils disent ? » Comme s'ils allaient paniquer. Au pire, je ferme mon blouson jusqu'au menton et tadam, on ne voit plus rien! Je venais justement de boucler ma fermeture dans un bruit désagréable. Regarde le pro, un vrai ninja. « Comme ça ils penseront que je me baladais avec toi, haha~ » Riais-je bêtement en venant tapoter son épaule. Bah ouais, la facilité. « Comment tu fais pour te perdre sur un chemin que tu empreintes depuis... ça fait combien de temps que tu squattes chez moi, déjà ? Une semaine ? Peut-être deux ? » Moi, enfoncer le couteau ? Jamais! « Mais dis-moi, j'y gagne quoi à te ramener à la maison ? C'est pas gratuit, hein. » Raisonnais-je en haussant les sourcils, provocateur. S'il croit que je fais les choses gratuitement, il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude! J'attends de voir sa réponse, avant de bouger de là.

 

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

   De quoi ai-je l’air maintenant, à l’éviter comme si ma vie en dépendait puis à le faire rappliquer ici comme s’il était mon sauveur. Depuis quand ai-je besoin de son aide pour m’en sortir ? Pourquoi l’ai-je appelé lui, plutôt qu’un ami qui  ne risquerait certainement pas de se moquer de moi ? Je me pose tellement de questions. Tout comme je ne savais plus quoi penser depuis ce qui était arrivé. Un simple baiser et c’est le chaos dans mon esprit. Peut-être que pour quelqu’un comme Mikyung, cela ne signifie rien. Peut-être même que pour n’importe qui, ce n’est rien. Je me prends sûrement trop la tête pour une chose aussi banale. Mais cela me tracasse. Et tant que je n’ai pas l’esprit tranquille, Mikyung est un danger à éviter. Ce que j’ai très bien réussi à faire jusqu’à aujourd’hui en me perdant pitoyablement dans les rues de Hongdae. Ce quartier est justement le quartier préféré des jeunes étudiants, alors forcément Mikyung doit avoir l’habitude de le fréquenter. Cependant, j’ignore complètement s’il s’est déjà aventuré par ici. Il ne serait pas du genre à fréquenter ce genre de lieux réservés aux majeurs, non ? Quoiqu’il en soit, même si je ne m’attendais pas à la plus gentille réponse du monde, je ne pensais pas non plus qu’il m’enverrait chier de la sorte ! Je lui ai pourri sa soirée, je m’en rends compte facilement à ses mots. Finalement, à ma grande surprise, il ne m’ignore pas.

Bien au contraire, il vient me chercher. Je ne l’ai pas vu arriver, je ne sais pas d’où il vient. À vrai dire, je ne comprends pas comment il a fait pour arriver aussi vite. Au final, je n’aurais pas attendu longtemps pour qu’il vienne me chercher. Et je n’aurais pas, non plus, attendu longtemps pour qu’il m’énerve à nouveau. À peine arrivé qu’il se fout de moi. La meilleure façon de se faire remarquer et de m’énerver en même temps. J’ai suffisamment honte comme ça, pourquoi en rajouter ? Je lui dis d’avancer, mais il ne bouge pas beaucoup. Je pose mon regard sur lui et le détaille. Je comprends mieux pourquoi il est arrivé aussi vite. D’instinct, je l’engueule. J’attrape son col pour lui faire remarquer que celui-ci est tâché de rouge. Et sans même comprendre pourquoi, je m’énerve. Et alors ? C’est vrai ça, qu’est-ce que ça peut me faire ? C’est pas comme si je me souciais de lui. Je le lâche, d’abord choqué, puis mettant mes mains dans mes poches tout en prenant un air peu concerné. « Rien… je m’en fous. » Je reporte à nouveau mon attention sur lui lorsqu’il referme son blouson comme pour se camoufler. On aurait dit un vrai gosse fière de lui. Je prends un air blasé lorsqu’il pose sa main sur mon épaule. « Ah ouais ? Parce que je mets du parfum de meuf moi ? » Il pouvait bien cacher son col grâce à son blouson, mais ce n’est pas ça qui va cacher l’odeur d’alcool mélanger au tabac et… cet horrible parfum. Et comme à chaque fois avec Mikyung, il faut bien qu’il me pose une question qui me fâche. « La ferme… » dis-je tout d’abord, retrouvant toute ma honte. « J’ai voulu prendre un raccourcis et je me suis perdu, c’est tout. » Ça arrive à tout le monde quoi ! Enfin, aux plus malchanceux surtout. Je le regarde d’un air débité, il se fout de moi ? « Tu vas quand même pas me laisser ici… ? » Il n’a pas l’air de plaisanter. Mais quel bougre ! « Yah, t’es qu’un sale radin ! Tu veux quoi encore ? Comme si ça te suffisait pas de me les briser ! » Je retire à nouveau ce que j’ai dit, Mikyung n’est qu’un enfoiré.




 

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Je m'en fou ? Alors comme ça, il s'en fou ? Monsieur pique sa colère, attrape mon col, détail sûrement les marques rouges collées dessus, mais il s'en fou ? Il doit me prendre pour une bille, pas possible sinon ? Je n'agresse jamais personne si je m'en fou! Mise à part cette grande déception -parce qu'il s'en fou de moi, ewai- je cherche quand même à cacher mes petites cachotteries en remontant la fermeture de mon blouson à son maximum. Avouez que c'est une idée du tonnerre! Mes parents penseront que j'ai hyper froid, et ils n'iront pas fouiller dans ma vie privée à la conquête d'une info croustillante et déroutante à la fois. Parce que oui, ils me remonterons plus les bretelles qu'ils me féliciterons d'être un tombeur. Les parents, ça reste les parents. Ja Hyeon me fait remarquer que, malgré le visuel plutôt bien caché, l'odeur ne partait pas si facilement. Mais ta bouche! Je fronçai les sourcils, mécontent de sa remarque complètement vraie. « T'aimes le parfum de fille ? Je suis sûr que tu aurais de quoi parler avec ma mère! » Sous-entendais-je pour trouver une excuse à ce parfum. Sauf que, l'alcool et le tabac ne passeront pas. Premier soupir, je me sens frustré. « Au pire, je dirais que j'étais avec des potes... Filles et garçons, fumeur et alcoolo sur les bords. Crédible ? » Comme si, le grand Ja Hyeon, trouverait ça bien crédible. J'en doute fort, excusez moi. Surtout quand j'insinue qu'il squatte toujours chez moi depuis x temps. ça le fache, je le sais mieux que quiconque. Et son "la ferme..." me fait sourire qu'un peu plus. « Continue à prendre les rues principales, plutôt que les raccourcis. Conseil d'ami. » Disais-je avec un hochement de tête faussement compatissant. Non, les raccourcis ne lui vont pas. Il serait capable de se perdre dans une boite à chaussure, celui-là! Pire qu'une souris sans queue, je vous jure. Ou un chat sans queue ? C'est pas l'équilibre qu'ils perdent sans leur queue ? Oh, et puis on s'en fou! J'aime juste le voir galérer comme un débile, alors qu'il pourrait s'en sortir plus facilement et à meilleur compte.

« C'est une idée, tiens.. » Soupirais-je en faisant mine de réfléchir. Je pourrai le laisser là et partir sans attendre, mais non. Ja Hyeon pourrait être une bonne source de récolte, non ? Après tout, je l'ai sous la main alors qu'il réclame de l'aide. Hé ho, il cause à Mi Kyung, là! Faut pas qu'il oublie qui je suis, hein. « Hey! Modère tes paroles où je te plante là et retourne à mon boulot! » Mais quel boulot, haha. Deuxième soupir. Je me redresse sur moi-même comme pour me donner une image fière et forte de moi. J'en ai des idées de chantage en tête, mais laquelle demander ? « Un mois de kinder ? » Commençais-je en réfléchissant toujours, sait-on jamais que mon cerveau change d'avis. « Non, non! Fais mes tâches ménagères à ma place! » Voila, comme maintenant. « Oh nan, attends! Achète-moi les mangas que je veux! » Je m'égare, non ? « Je sais! Sois mon modèle! » Ouais, je m'égare réellement. Shit. Je m'étais laissé emporté par les différentes propositions de mon esprit tordu. Pourquoi ne me suis-je pas contenté des kinder ? Désespéré par mon subconscient, ma main se posa brusquement sur mon visage, le parcourant d'un geste lasse et fatigué. Je suis complètement débile, débile, débile. « Les Kinder, c'est good. Juste les Kinder, erm. » Toussais-je comme si c'était évident. Qu'il ne s'attarde pas sur ma dernière demande, pitié, pitié, pitié. De toute, je ne lui en laissait pas le temps. à peine avais-je conclus le marché pour les kinders, que mes jambes s'activèrent d'elles-mêmes. Gauche, droite, gauche, droite. Sans un regard en arrière pour voir s'il suivait. Bon sang. Ja Hyeon est déjà l'un des personnages principales de mon manhwa... Bien qu'il en soit une fille, et l'héroïne. Je me sens idiot, d'un coup. Bizarre, même. Pourquoi l'ai-je foutu dans ce rôle ? Je n'ai pas besoin qu'il fasse le modèle, puisqu'il l'est déjà à son insu, quand je l'embête contre son grè -et son humeur-. « Bon, tu bouges! On ne va pas y passer l'nuit! » Vociférais-je en ruminant légèrement dans mon coin. Il m'a vraiment pourri la soirée, cet idiot.
 

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   À charge de revanche ; c’était lui qui m’avait pourri la soirée la dernière fois, et maintenant c’est à mon tour de lui pourrir la sienne. Bien que ce ne soit pas voulu, c’est tout de même bien fait pour lui. Il y a bien le droit lui aussi. Alors à mon tour de lui casser les pieds ! Je ne pourrais expliquer mon geste, je ne sais pas ce qui m’a pris. Un élan de colère sûrement. Mais cette colère est totalement injustifiée, j’ai du mal à me comprendre. Je fais mine que cela m’est complètement égal. Crédibilité zéro. D’accord, je l’admets. Mais puisqu’il ne me cherche pas en faisant un commentaire là-dessus, je me dis que c’est pas très grave. On a qu’à dire que c’est comme un hyung qui n’aime pas voir son dongsaeng trainer n’importe où… ? Cela sonne complètement faux, mais passons. Il ne va tout de même pas me faire gober ses conneries ? Je me doute bien du genre de filles qui s’aspergerait autant de parfum jusqu’à ce que cela devienne en étouffant. Je le fixe d’abord avant de lui répondre « Tu vas me dire que c’est ta mère qui met autant de parfum ? Mais bien sûr, prend moi pour un con. » Je roule des yeux. Lui, je le prends peut-être pour une bille, mais moi il me pense carrément stupide ! Il soupire et cherche une excuse. Mikyung qui réfléchit, c’est plutôt drôle à voir. Alors, il va réellement se faire engueuler si ses parents apprennent qu’il traine dans des coins comme celui-ci ? Intéressant, je vais garder cette info de côté. En attendant, j’approuve ce que dit Mikyung tout en hochant la tête. « Très crédible ouais, ça passera crème avec ta bouille d’ange. » Après ces mots, je lui offre un joli sourire moqueur. Démerde-toi tout seul Mikyung, je te couvrirai pas. Mon semblant de bonne humeur fut de courte durée, je perds bien vite mon sourire à sa remarque. Conseil d’ami, tu parles. Tu peux te les garder, pensais-je. Mais je ne dis rien, il a raison, ça ne servirait à rien de le contredire. Je me contentais de le fusiller du regard. Je ne prendrais plus de raccourcis, c’est décidé.

Je le regarde à la fois surpris et quelque peu paniqué. Il n’est pas sérieux ? Non, il ne peut pas être sérieux. Il ne me laisserait tout de même pas crever ici ? Tout seul, dehors alors qu’il fait nuit, dans des lieux que je ne connais même pas ? Je l’observe avec un regard presque suppliant lorsqu’il se met à réfléchir. Je déglutis. Ne me laisse pas ici bordel… Cependant, ma moue d’enfant perdu se change bien vite en une expression plus colérique. Il n’a même pas intérêt à me laisser planter là ! Un sourcil haussé, je le regarde d’un air interrogateur. « Boulot ? Je croyais que t’étais en train de… » Bon, je devrais peut-être me taire. Après tout, c’est moi qui l’ai appelé. Et rien ne dit qu’il m’aidera aussi facilement. Mais je trouve tout de même cela louche. Je soupire d’exaspération en l’entendant. On aurait un enfant qui n’arrive pas à se décider sur son cadeau de noël. J’ai d’abord un air blasé, puis curieux. Modèle ? J’ai l’impression qu’il a dérapé et dit une connerie. Aurait-il dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? « Va pour les kinder. » lâchais-je peu convaincu tout en le voyant s’éloigner. Qu’avait-il en tête ? Je me le demande bien. En attendant, Mikyung s’éloigne toujours alors que je n’ai pas bougé. Il s’énerve. « Yah, attends ! » Je me précipite pour le rattraper. « T’as vraiment un sale caractère ! » Je souffle. Puis, une fois que je suis au même niveau, je m’adapte au rythme de ses pas. « Tu voulais dire quoi par modèle ? » Je lui demande ça avec curiosité. « Tu parles de photographie ? Ou de dessin peut-être ? » dis-je en penchant légèrement la tête sur le côté. Après tout, il est étudiant en art.



 

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I'M LOST WITHOUT YOU.

 

dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

 

Je fronce le nez à sa remarque, plutôt perplexe malgré tout. Ma mère ? Qu'est-ce que ma mère vient faire dans l'histoire, hein ? Je ne comprends pas tellement, affichant une mine contrarié. Réfléchit un peu plus, Mi Kyung. Ou pas. « Mais je te parle pas de ma mère! Elle est beaucoup plus raffinée que ces filles-là. » M'offusquais-je comme une grand-mère à qui on aurait coupé la route sans excuse. Ma mère, c'est peut-être un spécimen particulier mais c'est une femme. Pas une midinette en chaleur qui s'asperge de Channel ou de Dior pour paraître riche et belle. Ma mère est tellement plus simple, avec son Kenzo ou son Armani. Bref! On s'en fou de ma mère! Je lui pond une excuse plus ou moins réglo et loyal. Une soirée entre amis, voila tout. Ouais bon, je devrais peut-être pas dire avec des alcoolos accro au join, mais bon. L'essentiel est là, non ? Un petit rire m'échappe, montrant bien l'hilarité qui m'habite. « Bah ouais, Mi Kyung ne fait jamais rien de mal, voyons ~ » Gloussais-je avec une fausse fierté. Sauf que, le Mi Kyung, est traîne dans des trucs louches. Retour à l'envoyeur; sourire moqueur. De toute façon, j'ai pas besoin d'un coincé et fayot pareil pour m'en sortir sans dommage. Je suis bien trop intelligent pour me faire attraper par mes parents, haha. Est-ce qu'il m'a déjà vu me disputer avec ma mère une seule fois depuis son arrivée ? Non, jamais. Parce que je suis vile et cachottier, mais cela, c'est entre nous deux. Comme le fait qu'il devrait arrêter de chercher les raccourcis quand on est pas capable de s'y retrouver. Il le prend sûrement mal, mais je m'en moque. Soyons franc, je pourrais parfaitement le laisser là, seul et sans aide. Je pourrais, mais je ne le ferais pas. Parce que je ne suis pas non plus un connard puissance milles, et que je risque la mort à l'abandonner comme un clodo. Boulot, boulot, tout est relatif. Je souris, plus perversement qu'autre chose. « Bah ouais, c'est du boulot. » Et qu'il ne dise pas le contraire, surtout.  

Un choix, c'est difficile à prendre. Je pourrais lui demander tellement de chose stupide, tel un gosse avant noël. ça cogite dans mon crâne, et ce n'est pas la meilleure des choses. Tout simplement parce que j'en dis bien plus qu'il ne faut. Modèle. Bah ouais, voyons. C'est souvent que je demande ça aux gens, haha. Ironie. Sur le coup, il ne dit rien, acceptant pour les Kinder. Bien, Ja Hyeon. Contente toi de m'acheter des Kinder à vie et nous serons très bons amis. En attendant, je ne m'attarde pas à faire du sur-place, m'enfuyant en cachette. C'est bien trop souvent que je fuis comme un lâche, dis-donc. D'abord avec Hae Mi -qui sait mon secret- et maintenant avec Ja Hyeon -qui risque de savoir mon secret. Ma vie est pourrie, je vous l'dit. Attendre ? Non! Non, non, non! Contentes-toi des Kinder, bon sang. Blablabla. Merci du compliment, j'apprécie. Même si je ne dis rien, me contentant d'une petite grimace. Qu'il est désagréable à juger de la sorte. 'Fin, il juge pas tellement, puisque c'est la réalité. Pas la peine de le dire, quand même! Aie. Pourquoi fallait toujours que la personne insiste ? Il va me refaire le scénario de Hae Mi et comprendre l'histoire. Au secours. Sauf que, j'oubliai sa stupidité. Un fin sourire étire délicatement mes lèvres, espiègle et amusé. « Dessin, plutôt. » Acquiesçais-je finalement sans perdre ce léger rictus. « J'ai un devoir à rendre pour bientôt, et je dois prendre modèle sur la simplicité. Quelque chose de banal, tu vois le genre ? » Je me moque de lui, j'avoue, mais c'est marrant! Merci mes études, ça m'aide à trouver des excuses débiles pour l'embobiner. « J'aurai pu dessiner ma mère dans son boulot, puisque c'est tellement banal pour moi... Mais toi, tu l'es encore plus. » Continuais-je en haussant vaguement les épaules, plus enfoiré que jamais. Le coin de mes lèvres s'affaissèrent un peu, me donnant un air plus sérieux. « Alors, tu veux poser pour moi ? » Qu'il prenne mon histoire au sérieux ou non, ça ne changerait rien à ma vie. Tant qu'il ne pige pas la vérité, ça me va. Et puis, je pourrais toujours le dessiner pour ma pomme et cacher le dessin dans ma chambre. Il ne saurait jamais la vérité et moi, je serais sauvé. Ouais, ça semble bon comme idée. Alors, Ja Hyeon, veux-tu être mon support ?

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

  Bien évidemment que je me doute bien que ce parfum n’appartient pas à sa mère. Mais à force de toujours faire des sous-entendus, j’écoute chacun de ses mots au pied de la lettre et lui renvois tout à la figure. Qui aurait cru que j’aurai réussi à le vexer ainsi ? Mikyung qui a une tête de contrarié. Quelle blague. Si je n’avais pas besoin de son aide, je me serais sûrement moqué de son air plus que vexé. Mais non, je ne veux pas le vexer encore plus et qu’il parte. Il a au moins raison sur ce point. Il l’admet lui-même et ne cache pas le fait qu’il trainait avec des filles. Je soupire. « Je comprends pas ce que tu leur trouves à ces filles-là. » Je ne le comprends vraiment pas. Les filles faciles qui aiment attirer toute l’attention ne m’intéresse pas. Puis il me demande mon avis sur son excuse plus ou moins crédible. Puisque ceci ne semble pas vraiment être la vérité, ou du moins pas entièrement, je me demande bien où est-ce qu’il était. Mais malgré ma curiosité, je ne lui demande pas. Il risque sûrement de me raconter des conneries, ou au contraire de me répondre avec fierté. Mikyung, un ange innocent qui ne fait jamais rien de mal. Comment croire à de pareilles bêtises ? Tandis qu’il a, à son tour, un air moqueur, je le fixe avec un regard lassé. Quel abruti. Je ne rajoute rien à sa remarque. Oui, les raccourcis ne sont vraiment pas fais pour moi, il n’a pas besoin de le souligner ! Je fronce un peu les sourcils, boulot ? Vraiment ? Non, là je pige pas. Vraiment pas. À moins d’être payé pour faire ça, je vois pas en quoi c’est du boulot. Et j’imagine mal Mikyung faire ça pour de l’argent, il en a pas besoin, après tout c’est pas comme s’il avait besoin d’argent. Bref, je me perds tout seul dans mes pensées avec son sourire pervers et ses propos douteux. Par sa faute, je me trouve moi-même idiot à réfléchir ainsi. Qui est le plus con des deux finalement ? La réponse me semble beaucoup moins évidente maintenant. Finalement, je lâche un simple « Mh, si tu le dis. » Il faut vraiment que j’arrête de réfléchir autant.

Mon dieu, pourquoi lui ai-je demandé ce qu’il voulait ? J’aurai du l’envoyer chier ! De toute manière, s’il essaie de se barrer en me laissant seul ici, je n’aurais qu’à le suivre. En attendant, il me fait savoir tout ce qu’il aimerait. Il a sérieusement du mal à se décider. Il m’a pris pour le père-noël ou bien ? Sa liste n’en fini pas, enfin jusqu’à ce qu’il dise la chose de trop. Modèle ? Modèle de quoi ? Il n’en dit pas plus. Je conclus le marché et rattrape ce foutu lâche qui prend la fuite. Pourquoi prendre la fuite ? Il cache quelque chose, c’est évident. Je le questionne, il sourit. Contrairement à ce que je pensais, il me répond. Ce n’est donc pas à cause de cela qu’il a pris la fuite ? C’est suspect. Et pourtant un sourire s’affiche sur mes lèvres lorsqu’il me parle de modèle de dessin. Enfin. Enfin, on me demande de poser. Cela ne fait que flatter mon égo. J’ai toujours été fier de mon physique, parfois on me reproche même d’être narcissique. Mais pourquoi le nier ? Je me trouve beau et c’est très bien ainsi. Mais au fur et à mesure de ses mots, mon sourire s’efface doucement, tout comme les étoiles que j’avais dans les yeux disparaissent. Un devoir sur la simplicité ? Mais quel enfoiré ! Ma fierté en prend un coup. Les sourcils froncés, un regard noir posé sur lui, je lui cris dessus. « Va te faire foutre Mikyung ! » articulais-je. Non, je veux pas poser pour cet abruti. Il a qu’à chercher quelque chose de banale ailleurs. Et c’est ainsi que je me mets à bouder. Je ne lui adresse même plus un regard. Les bras croisés, je me mets à marmonner, l’insultant dans ma barbe. Le trajet risque d’être long. Malgré que je boude toujours, je me décide enfin à le questionner. « Au fait, t’as pas dit où t’étais… tu traînais vraiment dans le coin ? T’étais dans un bar ? » demandais-je sans aucune agressivité bien que je lui en veuille encore. Pourquoi toutes ces questions ? Par simple curiosité ? Ou peut-être pour changer de sujet et combler un possible silence ? Ou même pour faire genre que je suis mature, moi, que je ne me laisse pas toucher parce qu’il peut bien me dire.



 

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

 

Ces filles-là. Du genre superficielle, sans cervelle, mais qui écarte facilement les cuisses. Voila comment sont ce genre de filles-là. Pourtant, je ne lui formule pas ce style de réponse. « Une simplicité hors du commun à obtenir quelque chose d'elles. » Reformulais-je à ma façon, un petit sourire au coin des lèvres. Ouais, elles sont si simple à avoir que ça en devient même pas amusant. à la longue, je finirai par m'en lasser, comme les autres avant. Et si cela est un boulot, alors je n'y gagne pas grand chose. Dans un sens, si je touche un wons à coucher avec une meuf, alors je deviens rapidement une prostitué à mon tour. En tout cas, ça ne changerait pas ma réputation de type volage et libertin, qui enchaîne les relations d'une nuit sans trop de soucis. Est-ce que Ja Hyeon le sait, lui ? Par rapport à ma réputation, je veux dire. Devrais-je le lui demander ? Ce serait trop étrange, après tant de temps à le chercher sans raison. Ouais, non, je vais me taire sur ce sujet portant mon propre prénom. Si je le dis. évidement que je le dis, gros bêta! Il se passe quoi dans sa tête, à ce rigolo ? J'en sais rien et je n'ai pas très envie de le savoir, en fait.

Ja Hyeon pose vraiment  les questions qu'il ne faut pas. Qu'est-ce que je veux de lui ? Un peu tout et peut-être même n'importe quoi. Des sucreries, des corvées, de l'attention... De l'attention ? Je m'en mords la langue, jurant contre ma propre idiotie. Pourquoi lui ai-je demandé d'être mon modèle ? Il va sûrement se demander de quoi ? Bah ouais, il n'est pas con à ce point, quand même. Les kinder, c'est très bien. Et  je cherche à partir, sans en dire plus. Qu'il se contente de cela, plutôt que faire son curieux. ça m'agace franchement, d'un coup. Malgré que je joue encore de sa naïveté à croire mes belles histoires. Il sait. Il sait seulement que je suis étudiant en Art et Littérature, pas plus. C'est facile de jouer sur ça en prétextant un devoir. Facile de le faire tomber dans le panneau, par la même occasion. Il sourit, fier de l'image qu'il s'impose lui-même sur sa petite personne, puis il réalise doucement que je me fous de sa gueule. Son sourire s'efface, son regard devient plus noir, et moi, je ris. Un rire moqueur, enfantin, plus aiguë que grave. C'est trop marrant! « Quand tu veux~ » Gloussais-je avec irrespect et désinvolture. Ouais, qu'il le prenne comme il le voulait. ça lui donnerait matière à réfléchir davantage, j'en suis certains. En attendant, le rouquin fait le gosse en boudant, bras croisés et sourcils froncés. Tch, débile. Qu'il le prenne mal, m'en fou. Après tout, il l'a cherché. Monsieur veut creuser dans la vie des gens, bah il est servi maintenant.

Une question bien étrange, pensais-je en reposant mon attention sur lui. où étais-je ? Dans un bras ? Dans le coin ? Plus prêt qu'il ne le pense. J'haussai des épaules, pour première réponse. Je peux lui dire, ça ne changerait rien à ma vie. Il sait comme je suis. Il sait que je vais lui répondre franchement sans mensonge. Alors j'entame mon récit, avec sincérité. « Je traînais avec des potes dans le club de strip-tease du quartier. Tu sais, le lotus rouge ? » Lui demandais-je comme si il était susceptible de connaître un tel endroit. « Les employés n'ont pas le droit de coucher avec la clientèle, mais ça ne les empêche pas de chauffer les mecs quand même~ » Un ricanement, et je montre les marques de rouge à lèvre sur ma chemise blanche -ou presque-. « Non mais tu crois que j'fou quoi dehors à cette heure de la soirée ? Je vais pas étudier chez des camarades d'classe, hein. » Il croyait quoi, le Ja Hyeon ? Mes orbes noisettes se posèrent sur lui, attendant une quelconque réponse de sa part. Alors, tu t'attendais à quoi, Ja Hyeon ?

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

 

Je rêve où il vient de sous-entendre que je n'étais pas mieux qu'une fille facile ? Dites-moi que je rêve ... Je suis un mec facile ? Sérieux ? En acceptant les filles faciles, je deviens aussi facile qu'elles ? Je ne suis pas d'accord! Je préfère me voir comme un bon dragueur, un aimant à meuf, plutôt qu'un mec facile! Ce Ja Hyeon m'agace franchement pour le coup. Moi, un mec facile, tsk. Je souffle par les narines comme un buffle, le lorgnant d'un regard mauvais. Pourriture de gars coincé, va. « Donc, tu insinues que je suis un gars facile à avoir ? » Demandais-je en écumant doucement de colère. Ah ouais, un gars facile... Qu'est-ce que ça peut lui foutre que je couche à droite et à gauche, avec n'importe qui de préférence. Elle est belle, elle est conne, elle est bonne. Excusez moi du peu, mais c'est ainsi que ça fonctionne dans mon monde. Si la fille ne veut que ça, je lui donne que ça. Aaah! Pourquoi je me prends la tête avec un gars qui ne fout jamais rien de sa queue! Qu'il ouvre encore pour insinuer des trucs du genre et je lui fais bouffer la mien- Non, calme toi Mikyung. Expire, inspire. Encore un  peu et je fumais comme une locomotive à grande vitesse. Rouge d'énervement et les lèvres pincées de frustration. Je suis pas une catin, non plus. Sombre abrutis!

Il creuse trop, le Ja Hyeon. Il était si proche d'un lourd secret... Malheureusement, il s'en est éloigné à l'instant où je l'ai fait marcher comme un idiot. Modèle pour mes devoirs, bah voyons. Comme si j'allais demander son consentement pour le dessiner. Je fais ce que je veux avec mes dessins. S'il savait de qui s'inspire l'héroïne de mon Manhwa, il ne ferait pas cette tête d'enterrement. Je vais finir par lui offrir des fleurs, à ce râleur de première. Pourtant, je ne peux pas lui avouer une telle chose. Pour le Manhwa, pas les fleurs. Comment le prendrait-il en sachant que des milliers d'adolescents lisent mes collections ? Ah ouais, peut-être pas de la meilleure façon. Il pourrait réclamer un droit de modèle ou une connerie d'argent, me foutre au tribunal pour abus de vie privée, ou que sais-je de mieux pour ma pomme! Je me méfie de Ja Hyeon, surtout après mes sales coups.. En attendant, il tend trop de perche pour être honnête, et cela me fait bien rire. Casse c-. Ouais, je sais, je sais. Ce n'est pas comme s'il le pensait h24, hein. Voila, il revient à ses origines en pétant sa durite. Marrant. Je prend goût à le foutre dans un tel état. J'aime son accent, c'est dingue! Mais faut pas en abuser non plus, quand même.

Ja Hyeon retend une perche, second round. Il voulait juste savoir où j'étais, et moi, je lui raconte presque ma superbe soirée avec mademoiselle x. X, parce que je ne connais pas son prénom, hein. Pas pour le X, façon porno. Bref! Ceci n'empêche pas cela, puisqu'il me dit de me taire. Je suis déçu. Il ne veut pas savoir ce que je fais sans lui ? Ahlala, Ja Hyeon, sois heureux que je te parle de mes soirées mouvementées et super envieuses! Attendez... C'est pas déjà ce que je fais le mieux pour l'emmerder ? Ha ha, si, je crois. Le son de ma voix n'arrêtait plus de résonner dans la ruelle, agaçant sûrement le rouquin à mes côtés. Je comptais repartir dans mes questions, quand il déposa deux doigts sur mon menton. Gné ? Les yeux écarquillés, je restais à moitié choqué sous son geste. Il venait.... De m'embrasser ? Mes joues se teintèrent malgré moi d'une légère couleur rosée, tandis que je tirai une tronche de désespéré. Pourquoi tu fais ça !? Pourquoi il venait de m'embrasser, HEIN ?! Mince, il me faisait les sales choses que j'osai lui faire... Est-ce que Ja Hyeon prend de l'assurance avec moi ? J'ai peur, d'un coup. Wow, quelle violence. J'en restais bouche bée, éberlué par son manque de grâce et de gentillesse. Revenant brusquement à moi, je me pince une nouvelle fois les lèvres, sidéré. Saleté de Ja Hyeon. L'espace de trente secondes, j'ai senti mon coeur s'emballer et me crier de le frapper. J'aurai dû, mais je n'ai rien fait. « Je te déçois ? » Demandais-je de but en blanc. Mon coeur se remet à s'affoler, pendant que je joue la carte de la provocation. « Tu comptes ne plus me demander de l'aide à présent ? Fallait réfléchir à deux fois avant de me contacter, Ja Hyeon. » Qu'est-ce qui m'agace le plus ? Son baiser pour me faire taire ou sa façon de me parler ? Il ne m'aime pas, je m'en doute parfaitement. Pourquoi cela m'énerve tellement ? Je m'en moquais avant. Je me moquais complètement qu'il m'apprécie! « Qu'est-ce que tu comptes faire, hein ? Continuer à me fuir ? Me considérer comme une prostituée ? Peut-être que je te répugne ? C'est quoi ton problème à me demander de l'aide alors que tu ne m'apprécie même pas ?! » Contrôle-toi, Mi Kyung. Je rage tout seul, me tournant dos à lui pour aller taper du pied dans une ordure. Merde, j'ai craqué... Je sens mon visage prendre feu, et mes dents torturés ma lèvre inférieur jusqu'au sang. J'ai honte. Honte de lui avoir balancé tout ça dans la figure.

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

  Tiens, c’est marrant, j’ai l’impression que les rôles ce sont inversés. C’est maintenant lui qui prend un air énervé, l’aurais-je mis en colère ? Avec de simples mots ? C’est plutôt surprenant, Mikyung n’a jamais donné la moindre importance à ce que je pouvais bien lui dire. D’habitude, mes mots ne le touchent pas, ils ne l’atteignent même pas. Je lui renvois ses paroles contre lui, tout comme lui s’amusait à le faire avec moi. Il souffle et me fixe d’un air méchant. J’ai une impression de déjà vu. Ou plutôt, j’ai l’impression de me voir moi-même. Cela voudrait dire que sur ce coup, je lui ai pris sa place de fouteur de merde ? Peut-être bien. En attendant il essaie de contrôler sa colère. Je dois bien avouer que ça me tente de le pousser à bout, de jouer avec ses nerfs. Mon esprit rancunier m’encourage à agir comme lui l’aurait fait avec moi. « J’insinue rien. » répondis-je sèchement. En fait, j’en sais rien ! Peut-être que oui, s’il est facile d’accès, cela fait de lui un mec facile, n’est-ce pas ? Qu’il ne vienne pas me dire qu’il est vexé pour si peu, hein. Parce qu’à force de parler de cul, je me dis qu’il pourrait accepter les avances de n’importe qui !

Je suis bien trop vexé et déçu pour me rendre compte de ses mensonges. À présent, c’est lui qui sourit alors que moi j’ai un air désabusé. Il joue avec mes nerfs. Plus je m’énerve, plus il répond avec insolence et irrespect. Bye bye l’image du mec de Séoul que j’essaie de me donner. Foutu Mikyung qui me tape sur le système ! Je l’aime bien mon accent, il me donne l’air plus viril mais, apparemment, il n’est pas très compréhensible. Ce serait même pour ça que j’ai eu du mal à demander de l’aide aux passants lorsque je suis arrivé ici. Enfin bon, j’en suis à me demander si se mettre en colère contre lui ne serait pas une perte de temps. Car il a vraiment l’air de trouver cela amusant, d’énerver les gens.

C’est impossible de se montrer un minimum amical avec ce gosse ! Bon sang, comme si ça m’intéressait de savoir ce qu’il faisait avec telle employée ou ce qu’il faisait pour passer le temps. Je lui demandais juste par curiosité, puis aussi pour en savoir un peu plus sur lui. Sérieux, à force de se gueuler dessus, on peut pas dire qu’on ait vraiment fait connaissance. Il ne perd pas une seule occasion pour évoquer son succès auprès les filles. Et encore, peut-on parler de succès lorsqu’il s’agit d’une hiérarchie employée-client ? Elle faisait juste son boulot, cet idiot n’a pas besoin de se sentir si fier. Ferme-la, Mikyung me répétais-je inlassablement. Si ce gamin m’a bien appris une chose, c’est qu’avec lui, les mots ne servent à rien. Autant passer directement aux gestes. Et il y en a bien un qui me semble plus ou moins utile. L’embrasser pour qu’il se taise. C’est bien ce qu’il m’avait dit – et montrer – la dernière fois. Mes gestes sont délicats, mais mes mots le sont beaucoup moins. Bien que mon but n’était pas de le brusquer, je peux voir son air surpris, voir même choqué. C’est quoi cette question. S’il me déçoit ? Je le regarde, les yeux pleins d’incompréhension, qu’est-ce qu’il veut dire par là ? J’hésite un peu avant de lui répondre. « Non, enfin… tu fais ce que tu veux. Ca me regarde pas. » Je le trouve bizarre. Pourquoi ce changement soudain de comportement ? « Yah… qu’est-ce tu racontes ? » Je le comprends pas. Il continu avec de nouvelles questions. Putain, il a quoi ? « Calme-toi Mikyung ! C’est quoi ton problème ?! » Il me tourne le dos, je me sens mal. C’est quoi ce bordel ? « Mikyung, qu’est-ce que t’as ? T’es vexé ? Tu m’en veux ? » Je m’approche doucement de lui, posant doucement une main sur son épaule. Je reprends d’un air plus calme afin de l’apaiser. « Je te fuis pas Mikyung, sinon je t’aurais pas appelé en pleine nuit. » Je soupire avant de continuer. « J’ai jamais dis que je ne t’appréciais pas, je te déteste pas Mikyung. Et tu me répugnes pas. Où t’es allé chercher tout ça ? » Qu’est-ce qu’il s’imagine ? Que simplement à cause de nos chamailleries, je me mettrai à le détester ? Justement, pourquoi cela le concerne tant ? « D’ailleurs, depuis quand ça te préoccupe si je t’apprécie ou non ? J’croyais que tu t’en foutais ? » demandais-je un peu plus suspicieux.



 

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Il insinue rien. C'est ça. Prend moi pour une bille, Ja Hyeon. Dès fois il doit bien se foutre de ma gueule, je suis sûr. Je vaux pas mieux qu'elles. ça veut dire beaucoup comme réflexion! Mais d'après lui, ce n'est rien. Bah ouais, je le prend mal. J'en boude même. Pour une fois que les rôles sont inversés et que ce n'est pas qui l'embête pour x ou y raison. Pire encore! Pour une fois que je n'ai rien à redire pour prendre le dessus... Ja Hyeon prend de l'avance, cette fois-ci. Faut que je fasse quelque chose pour ne pas me laisser marcher dessus comme un idiot incapable. Doucement, j'y parviens. Lentement, il tombe dans le panneau et ressort vénère de notre échange. Oui, je le porte aussi à bout. Pas tellement par vengeance. De base, c'était pour me défendre et éviter de dévoiler un gros secret. Cet idiot est tombé dans le piège aussi facilement qu'un lapin, qu'un pauvre gibier. J'y peux rien si j'arrive toujours à reprendre le dessus et inverser à nouveau les rôles. Son accent ressort, dans ces moments-là, et j'avoue que j'adore ça. J'aime sa façon de parler quand il imite pas le parfait séoulite... Mais à quoi je pense ? Ce n'est pas une raison pour être insupportable et le pousser dans ses derniers retranchements. Non, ça, c'est juste par plaisir personnel et amusement.

Reprenant du poil de la bête, je ne pu me retenir d'ajouter des petits détails à mes explications. Il voulait juste savoir où j'étais, alors pourquoi j'en disais autant ? Il doit sûrement s'en moquer de ce que je foutais avec telle ou telle personne. à croire que  je veux l'énerver un peu plus, sans raison. Voila, juste l'agacer avec mes histoires. Sauf que, je ne m'attendais pas à ce qu'il m'embrasse pour que je me taise. ça, non. Jamais de la vie j'aurai pu imaginer que Ja Hyeon, le coincé, fasse une telle chose. J'étais choqué, à la merci de ce pauvre idiot. Pourquoi il fait ça ? Je me sens bête, pour le coup. Genre, ça le dérange tellement que je sois ainsi ? Peut-être que je le déçois ? Je m'emporte. Je monte rapidement dans les tours sans lui laisser le temps de saisir. ça ne le regarde pas, justement! Non, non, même si ça le regarde, je m'en fou. Bordel, je m'embrouille tout seul! Ma colère prend doucement forme dans mes paroles, donnant du tranchant à mes questions. Je suis direct et froid, presque agressif. Me calmer ? C'est quoi mon problème ? C'est lui mon soucis, là, maintenant. C'est à lui que je m'en prend, aussi facilement qu'un ado pourrait s'en prendre à un gosse sans défense. Je deviens dingue, voila le problème. J'ai beau lui tourner le dos, j'ai l'impression d'avoir écrit "culpabilité" de partout sur le corps. Je m'acharne vraiment sur lui sans raison, quel idiot.

Sa main sur mon épaule m'arrache  un long frisson que je ne parviens à réprimer, tremblant brusquement sous ce contact. J'ai la sensation d'être brûlé au fer rouge. Peut-être. Oui, peut-être a-t-il raison. Pourtant je doute. Il aurait pu tomber par hasard sur mon numéro et tenter sa chance, par désespoir. C'est facile de prendre sur soi. Du coin de l'oeil, je regarde son sourire se dessiner sur son visage. Ne me souris pas, pitié. Ne me demande pas ça, non plus. Au secours. Je déglutis difficilement, tentant de le regarder, mais  je ne fais que fuir son regard en glissant fébrilement ma langue sur ma lèvre coupée. Un goût de fer se répand dans ma bouche m'arrachant une grimace. Je lui dois une réponse, ou même plusieurs. « Peut-être que je m'en soucis. » Lâchais-je telle une bombe, venant rejeté soudainement sa main de mon épaule. Quelques pas en avant et je prend de la distance, me protégeant. « Je n'ai pas arrêté une seule fois de t'embêter depuis que tu es là... Je comprendrais que tu me déteste pour cela. » Ma voix semble plus calme et posée, malgré que je prenne toujours mes distances. C'est vrai... Pourquoi je m'en préoccupe autant ? Pourquoi ça semble être important, d'un coup ? Après tant de jour, voir de semaine, à vivre sous le même toit... Il se peut que je me sois un peu trop attaché à lui. Peut-être que son regard me blesse. Peut-être que ses mots m'affaiblissent. Peut-être que ses remarques me mettent plus bas que terre. J'en sais rien. Où est passé le Mi Kyung grande gueule qui ferait de lui son jouet. Celui-ci prend trop de valeur dans ma vie, et je n'arrive même pas à m'en débarrassé. « Tu ne m'as pas non plus dis que tu m'appréciais. Alors qu'est-ce que tu ressens si ce n'est ni haine, ni amitié ? » Après tout, nous ne sommes pas des amis. Que sommes nous ?

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I'M LOST WITHOUT YOU.

 

dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

 

Des baisers, j'en ai échangé des centaines depuis que je suis gamin. Sûrement pas avec la même intensité, ni avec la même signification, mais c'est tout comme. Pourtant, celui-ci, il n'est pas comme les autres. Uniquement parce que je ne l'ai pas voulu, ni attendu, ni provoqué. Si un baiser rentre dans l'un de ses domaines, alors ça ne me choque pas. Seulement, par surprise, ça devient une autre affaire. Oui, Ja Hyeon venait bien de me surprendre en me volant un furtif baiser de rien du tout. Juste pour me faire taire, hein. Bravo! J'ai même pas les mots à ce piège. Il m'a eut, le bougre. Je m'en remet d'ailleurs toujours pas. Comment un gars dans son  genre arrive à agir de la sorte ? Sans gêne, sans hésitation, sans rien pour le bloquer. J'ai une mauvaise influence sur lui ou bien ? Je sais pas, mais y a anguille sous roche! Malheureusement, quand quelque chose me déplaît, ça se voit directement. Pétage de plomb en direct live. Ce n'est pas dû à l'alcool, puisque ce truc ne me fait plus aucun effet à présent. Non. C'est juste de la frustration et de la colère. Une colère qui n'a ni queue ni tête, au passage. Un simple excès de rage, sans raison valable. Je le déçois, il me déteste, je le répugne, gnagnagna. On dirait presque une meuf qui chier une pendule pour trois fois rien... Je vous jure, j'ai l'air d'une nana qui s'en prend à son mec, là. Quelle idée. ça ne permet qu'une chose, me renfermer davantage, fuyant Ja Hyeon comme la peste. Après tout, je venais de céder quelques barrières devant lui, dévoilant une personnalités de moi qu'il n'a jamais dû voir jusqu'à présent. Un Mi Kyung énervé et défaitiste, qui pense plus de mal de lui que de bien. Un Mi Kyung qui ne brille pas comme il éblouit la foule en temps normal. Un Mi Kyung différent des autres, sans carapace.

Je t'aime bien. Venais-je de  bien entendre sa réponse ? Il m'aime bien ? Comment dois-je le prendre ? Bien ? Je suppose, ouais. Ce n'est pas une insulte, mais ça me rend bizarre par la même occasion. Il m'apprécie alors que je lui mène la vie dure depuis son arrivée à la maison. Est-il maso ? Je suis pas si sadique, pourtant. Mes pas ralentir jusqu'à que mon corps s’immobilise, le regard tourné vers lui. Développe, Ja Hyeon. C'est vrai ça... Pourquoi je vais imaginer qu'il me déteste ? Moi aussi je ne prends pas tellement la peine de traîner avec lui pour être copain-copain... Mauvaise fierté oblige, je suis un enfoiré. Aah... La méfiance. J'avais oublié ce petit détail de mon existence. La méfiance envers tout le monde. Pas seulement envers lui. Je soupire, exténué. Je dois débattre, mais je n'ai aucun argument pour ma défense. « Si je te disais  que je cache un truc vraiment important dans ma chambre, tu me croirais ? » Demandais-je en le regardant fixement. Je sais qu'il me croit. Pourquoi ne serait-ce pas le cas, hm ? « Je ne veux pas que tu t’immisce de ce côté-là de ma vie... » Je ne trouve rien d'autre à ajouter sur ce sujet. Ce coté-là de ma vie, comme si c'était vraiment important. ça l'est, évidement. Je ne voudrais pas qu'il sache qu'en réalité je suis Miuw. Finalement, je souffle encore une fois et détourne le regard pour examiner la rue. « Prenons le métro pendant qu'il marche encore. » à pied ce serait trop long, et le taxi n'est pas donné. Je ne manque pas d'argent, mais je préfère prendre au plus simple, et au moins cher. Doucement, je me dirigeais vers le premier escalier menant au sous-terrain de la ville. Hongdae n'était pas directement relié à Insadong, mais tant pis. Je m'assurais quand même que Ja Hyeon me suive, histoire de ne pas le perdre entre deux couloirs ou entre trois marches d'escalier. « Je t'en parlerai, un jour, de ce secret. » Lâchais-je brusquement en arrivant en bas, me stoppant pour l'attendre. Un jour, sûrement.

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dans la vie, j'ai jamais été très chanceux, je crois même que je suis maudit des dieux.

  Venais-je vraiment de surprendre Mikyung ? Ai-je réussi à le déstabiliser ?  Pourquoi j’ai tant de mal à croire que cela peut être possible ? Habituellement, il montre une telle confiance en lui que, jamais, je n’aurais pensé qu’il était possible de le choquer. Malheureusement pour lui, il semblerait que les rôles se soient vraiment inversés. Si, moi, je commence à m’y faire d’être toujours gêné par ses propos et ses gestes, lui, semble être dans un état totalement inconnu. Il ne s’y attendait pas, ça se voit clairement sur son visage. Le voilà pris au piège à son propre jeu. Jeu qu’il ne mène même plus. Alors quoi, tout s’arrête ici ? Je l’ai battu en étant encore plus con que lui. Game over ? Il craque, pour une raison que j’ignore, il ne se comporte pas de la même manière. Il ne fait pas le moindre commentaire, il ne me lance pas non plus de pique, il me fait simplement connaître le fond de ses pensées. Il a l’air tellement sincère qu’un poids s’engouffre en moi, celui de la culpabilité. Tout est de ma faute. C’est évident. Je pensais pourtant que les baisers ne signifiaient rien pour lui. Pourquoi réagi-t-il ainsi alors que j’applique ses conseils ? Mikyung qu’est-ce qui cloche avec toi ?

Il n’ose même plus me faire face. Putain, qu’est-ce que j’ai foutu encore ? Tandis qu’il s’éloigne toujours, je le suis à un rythme plus lent, le laissant devant. Je me remets en cause. Je lui réponds avec la même sincérité, le laissant même savoir que je l’apprécie. Moi qui pensais que jamais je ne pourrais l’admettre. Après tout, Mikyung est quand même un casse-couille de première. Chaque fois que je tente d’en apprendre plus sur lui, tout se retourne contre moi. J’aurais au moins essayé, enfin plus ou moins. Bon okay, j’aurais pu faire un effort moi aussi, mais je suis bien trop têtu. Il s’arrête, ce qui me fait m’arrêter aussi. Pourquoi je reste loin comme ça, comme s’il devait y avoir de la distance entre nous ? On aurait limite l’impression que j’ai peur de lui… Puis, c’est maintenant moi qui lui fais des reproches. Mikyung me fait passer pour un foutu intrus. Ce qui n’est pas tout à fait faux, mais tout de même. C’est assez vexant à force.  Son regard me met légèrement mal à l’aise, comme si j’ai posé une question qu’il ne fallait pas, que tout ceci ne me regardait absolument pas. Je me mords nerveusement les lèvres tout en hochant positivement la tête. D’accord, il me fait clairement savoir que j’ai pas à m’occuper de ça. C’est pas comme si je voulais m’immiscer dans sa vie. Je ne réponds rien. Mon silence signifiant que j’ai bien compris. Je ne ferai rien, je n’essaierai pas de savoir ce qu’il cache. Je suis tout de même pas ce genre de mec. Sans rien dire, je le suis jusqu’aux escaliers menant au métro. Aish, cela ne me réjouit pas vraiment. C’est pas comme si j’adorais prendre le métro. Je m’y perds facilement et j’hésite toujours avant de prendre le bon métro. En plus, on y est bien trop serré, toujours quelqu’un pour vous coller au cul. Quoique, à cette heure-là, il ne devrait pas y avoir grand monde ? Ou alors, il ne doit y avoir que des gens louches ? Les paroles de Mikyung me sortent de mes stupides pensées. Je le rejoins en bas des marches. « T’es pas obligé de le faire. C’est ton secret après tout. » Je comprends très bien qu’il ne veuille pas en parler. J’esquisse un léger sourire avant d’avancer de quelques pas. Je reprends d’un air plus hésitant. « Mikyung… Je suis désolé de t’avoir empêcher de baiser, enfin, de t’avoir pourri ta soirée… Et de t’avoir embrassé. » Puis, je m’arrête, préférant l’attendre car je ne sais pas trop quelle direction prendre. Je me trouve tellement idiot, autant pour le baiser que pour mon sens de l’orientation. « J’pensais pas que tu réagirais comme ça. » Je le regrette même.



 

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Une chance que l'on soit dehors, à marcher dans les rues froides de Séoul à une heure plus ou moins tardive de la soirée. Une chance pour moi que nous ne soyons pas enfermés dans la maison avec l'incapacité de fuir Ja Hyeon à ma guise. Là, dans les rues, je peux avancer sans le regarder. Je peux prétexter chercher le bon chemin pour ne pas river mes yeux vers lui. C'est d'ailleurs ce que je fais, chercher la bonne route nous menant le plus rapidement à Insadong. Parce qu'une fois là-bas, une fois chez moi, je compte bien me terrer dans ma chambre jusqu'au lendemain. Pas question de tomber sur lui avant quelques jours, certains! Peut-être que Ja Hyeon n'y comprenait absolument rien... Et moi non plus, d'ailleurs. Je ne comprenais pas les choses se déroulant dans mon propre corps. Mon coeur qui fait des siennes quand il me prend au dépourvu, mon visage qui chauffe quand je pense un peu trop, mon cerveau qui s'embrouille quand rien ne va dans mon sens. C'est rare, ces moments-là, mais ils sont malheureusement bien présent. Serais-je entrain de perdre de ma voracité face à l'amusement que je tenais envers mon colocataire de fortune ? Je l'ignore, et j'ai peur que cela soit autre chose de moins amusant, ou de plus peinant à supporter. S'il venait à en savoir plus sur moi, Ja Hyeon deviendrait plus proche... Je suppose ? N'est-ce pas effrayant pour un gars volatile comme moi ? Et puis, c'est un secret pour ma carrière. Un faux pseudo qui ne doit avoir ni identité réelle, ni visage. Miuw, c'est seulement une image, un auteur sans corps, sans âme véritable. Je suis Miuw. Alors personne ne doit savoir. Pourtant, esthéticienne de ma mère a déjà découvert ce secret. Et si Ja Hyeon y parvenait aussi ? Qu'importe le moyen. Néanmoins, après lui avoir fait comprendre que je ne voulais pas qu'il s'immisce dans ma vie, mon aîné garda le silence pour seule réponse. Je prendrais cela pour un oui.

Le métro. Moyen de transport le plus rapide et facile à prendre dans cette immense ville. à mes yeux, puisque j'y vis depuis ma naissance. Pour Ja Hyeon, ce doit être la pire chose à vivre en arrivant ici. C'est grand, sans trop de détail, et souvent bombé de monde. Même le soir, vingt trois heures passés, les gens se bousculent pour rentrer chez eux. En marchant, je cogite toujours sur mon secret. Un jour, je lui dirais. Voila ce que je viens de confier à mon hyung, alors que mes pas s'arrêtent en bas de l'escalier. Pas obligé ? Alors que je m'efforce de trouver une bonne solution ? Aish, sale débile! J'aurai dû me taire, plutôt que vouloir être sympathique... ça m'apprendra. Un nouveau frisson s'amuse à titiller mon échine, pinçant mon visage pour le faire rougir. Pourquoi il s'excuse ? Surtout de baiser, quoi! Mais je vous jure, j'ai honte! J'étais à deux doigts de plaquer mes mains sur mon visage pour me cacher, mais non, je l'écoutais toujours parler. Ah ouais ? C'était si étonnant ? à dire vrai, je ne le pensais pas non plus.. « T'excuse pas pour si peu, hmpf. » Marmonnais-je assez fort pour qu'il entende, puis je me rapprochais de lui. « Je ne m'attendais pas à ce que tu suives l'une de mes conneries, surtout... En sachant que tu es coincé et ne fous jamais rien avec personne, c'est plutôt choquant. » Et voila, je recommence. Un fin sourire moqueur vient illuminer mon visage, tandis que je trottine vers une borne pour acheter deux tickets. « Allez viens, monsieur j'embrasse comme une carpette. » Ouais bon, c'est moche, mais osef! Je lui fais signe de me suivre, avant de lui donner son ticket. Il devait forcément savoir comment ça fonctionne non ? Y a des métro de là où il vient, au moins ? J'hausse les épaules, me glissant dans l'un des passages pour insérer mon morceau de carton dans la fente prévue à cet effet. Les portes s'ouvrent et je m'y engouffre pour atteindre le côté chiant du métro: les couloirs, les voies, et les rails.

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  Ah, vraiment. Comment comprendre ce gosse ? Il me donne l’impression d’être fou. Je passe de la colère à l’agacement, puis, de l’impatience à l’assurance. Comme si tout ce qui m’importait était de lui clouer le bec, sans penser aux conséquences ou même à Mikyung et ses réactions.  Le pauvre, cela me ferait presque de la peine de le voir aussi… désorienté. Oui, presque, car au fond je me dis que je l’ai enfin prise, ma revanche. Bien trop rancunier pour oublier. Peut-être que cela lui servira de leçon et qu’il ne me cherchera plus les ennuis pendant un bon moment ? Vu comme il me fuit déjà, je ne pense pas qu’il sera d’humeur à m’embêter, comme il le fait si souvent. M’enfin, ce n’est pas ça qui va alléger ce poids qui pèse sur ma conscience. Je suis peut-être paumé dans ces rues que je ne connais pas, mais au fond, ce devait être lui le plus perdu. Pourquoi ai-je l’impression qu’il réfléchit trop aujourd’hui ? Il réfléchit même beaucoup plus que moi. Il s’inquiète, il a peur que je découvre son secret. C’est donc pour cela qu’il est aussi méfiant ? Il ne me trouve pas louche, alors ? Je suis censé me sentir soulagé, mais non, j’ai l’impression que c’est quelque chose de vraiment important. Quelque chose qu’il vaudrait mieux que je ne sache pas. Mikyung me semble si sérieux que je ne trouve même pas de mots pour lui répondre.

Qu’il ne le prenne pas mal, il n’a pas à se sentir obligé de me dire quoique ce soit. Son secret a l’air si important, je comprendrais tout à fait qu’il veuille le garder pour lui. Je ne vais tout de même pas le faire chier avec ça. C’est qu’il se vexe pour si peu le petit. Il a de la chance, quelqu’un d’aussi têtu que moi qui s’excuse. On m’a déjà dit que je devrais faire attention aux mots que j’utilise, mais bon, des excuses ça reste des excuses, non ? Je le regarde un peu étonné lorsqu’il me fait savoir que ce n’est pas grand-chose. Il a l’air de s’être calmé, sa crise doit sûrement être passée maintenant. Quoi ? Mais quel con ! Ça y est, le Mikyung moqueur est de retour. Je lui foudroie du regard. « J’suis pas un coincé ! » gueulais-je. Mais quand va-t-il enfin arrêter de dire cela ? Je commence à nouveau à bouder, tout en marmonnant. Abruti de Mikyung qui se croit malin. Mais c’est quoi ce surnom ? « Aish arrête avec tes surnoms débiles ! T’es pas mieux en plus ! » Je rougis malgré moi, tout en rageant. Je le suis tout de même et le fixe lorsqu’il me donne mon ticket. Pourquoi j’ai l’impression qu’il se fout de moi ? C’est pas comme si c’était la première fois que prenais le métro, enfin ! Il a cru que j’habitais en haut des montagnes, à l’écart du monde ou bien ? Et bien non, chez moi aussi il y a des métros. Même si parfois, il y a même pas besoin d’utiliser des tickets vu l’état des machines. Bref, je fais de même et le rejoins. Je ne reste pas très loin de lui, ne voulant pas m’égarer. Un air blasé s’affiche à nouveau sur mon visage lorsque je regarde les lieux. « Il y a beaucoup de stations à faire avant d’arriver ? » À peine arrivé que je m’impatiente déjà. Le bruit que fait le métro en freinant est peut-être agréable pour certains, mais pas moi. Encore un peu et j’allais me plaindre comme un gosse en lui demandant toutes les deux minutes si on arrivait bientôt.




 

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Ce secret, je ne l'emporterai pas dans la tombe. Qu'il se détende un peu. C'est le genre de truc qui s'apprendra un jour ou l'autre, que je sois pour ou contre. Alors, si il est patient et pas trop chiant, je pourrais lui avouer de moi-même. Mais pour l'instant, c'est ma carrière en jeu. Je suis jeune, encore à l'école et je ne tiens pas à être envahi par des fans étouffantes et complètement ahuris. ça fait peur, les fans. Je ne suis pas une star, bien que je chante plutôt bien. Je ne suis pas une idole non plus, malgré mon jeu d'acteur parfait. Et je n'ai aucune modestie aussi, mais ça c'est autre chose. Qu'importe. Le jour où je me sentirais prêt à parler, je lui dirai. Pourquoi je me sens soudainement obligé de lui promettre une telle chose ? Lui, il s'en fout. Lui, il n'a pas tellement envie de le savoir. Mais moi. Moi, je voudrais partager cela avec lui. C'est bête. Après tout, je ne fais que l'importuner et lui reprocher de vivre chez moi. Or, s'il venait à partir... Serais-je triste ? Je ne sais pas, et je ne tiens pas à le savoir. Finalement, je soupire. Je m'agace moi-même à trop réfléchir sur ma situation et sur mes secrets. Pourquoi j'en ai, moi aussi ? Je ne peux pas vivre simplement, sans me tracasser avec mon boulot. Lui, il pense que je ne fous rien de ma vie. Mais moi. Moi, je bosse. Je bosse même plus que beaucoup dans mon bahut. Je n'ai pas seulement le stress des examens, ni de savoir mes cours par coeur. Mais j'ai l'angoisse de ne jamais terminer mes volumes à temps, d'être en retard dans mes parutions, de me prendre la tête avec mon éditeur en chef. Bref! C'est compliqué d'être mangaka.

Je ne me laisse finalement pas démonter, même s'il a eu sa revanche précédemment. Mon côté moqueur revient au galop, me réjouissant rapidement de ne pas m'être égaré dans ma morosité. Mikyung morose, quelle merde. Voila, il s'énerve et je reprends mon sourire. Je préfère quand c'est ainsi. Quand je lui cherche des puces et qu'il tente de se gratter jusqu'à l'os. Mon rire mesquin ne fait que montrer ô combien je m'éclate de l'embêter à nouveau. Ah, c'est si bien comme ça. Pas mieux ? Je hausse un sourcil, faussement offusqué. « Pas mieux ? Tu insinues que je ne sais pas embrasser ? » Là, il cherche. Moi ? Ne pas être mieux que lui ? Non... Après ce qu'il a osé faire tout à l'heure, je ne compte nullement prouver mon courage et mon hardiesse à être "mieux" que lui. Passé cela, je m'empresse d'acheter deux tickets et de lui en donner un, pour enfin me diriger vers les lignes de métro. Il chipote, en plus ? Monsieur n'aime pas le métro ? Je le regard un court instant, curieux. Il va se mettre à chialer en tapant du pied si je lui répond franchement ? Voyons voir. « Ce n'est pas la porte à côté. Faut changer de ligne, en plus. » Bah ouais, Hongdae s'est cool, mais loin de Insadong. La seconde suivante, le métro ralentissait pour finalement s'arrêter devant nous. Je lui fis signe de me suivre et montait dedans. Par chance, c'était presque vide. à part un mec qui parlait seul à sa bouteille, deux jeunes filles qui discutaient en ne lâchant par leur téléphone, et comble du comble... Un mendiant joueur d’accordéon. Le trajet risque d'être long. « On est là... Faut qu'on s'arrête ici pour changer de métro. » Lui disais-je en montrant le plan des stations au dessus des portes. C'était un peu long, à son grand malheur. Courage, Ja Hyeon!

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En y repensant bien, je ne connais presque rien de lui. Mis à part son caractère bien trop joueur qui aime chercher des ennuis et le fait qu’il soit sans-gêne. J’ignore tout de lui, je le considère simplement comme un jeune homme un peu trop dragueur qui sort souvent en soirée. C’est ce qu’il laisse faire croire. J’ignore tous de ses réels passe-temps ou passions. Tout comme lui ne sait pas grand chose de moi, si ce n’est que les sujets qui fâchent, qui blessent. À ses yeux, je suis un intrus qui pourrait découvrir secret. Et en plus, il me prend pour un coincé. Comment peut-on vivre sous le même toit qu’un type dont on ne connait rien ? Je comprends qu’il soit aussi méfiant. Enfin, ce n’est pas moi qui le reprocherais d’avoir des secrets. Je suis même surpris qu’il veuille en parler, même si ce n’est pas pour aujourd’hui et que je risque de patienter un moment avant qu’il ne se décide à m’en parler. Deuxième surprise de la soirée. Ses réactions inattendues me donnent l’impression de faire fausse route à son sujet.

S’il a réussi à me faire croire qu’il n’était plus aussi confiant, ce fut de très courte durée. Il boude et fuit, mais lorsqu’il s’agit de me taquiner avec ses remarques moqueuses, tout cette mauvaise humeur disparait. Je m’énerve, il s’amuse. Ah, là il arrête de rire. Aurais-je réussi à le vexer à mon tour ? Du moins si c’est l’air qu’il essaie de se donner. Je le fixe, un sourire au coin de mes lèvres. « J’crois bien, ouais. » fis-je avec un simple haussement d’épaule. Retour à l’envoyeur. Au pire, il boudera à nouveau. Rien de bien grave. En attendant, il s’occupe d’acheter des tickets puis nous allons sur le quai du métro. Je ne peux pas m’empêcher de lui faire part de mon enthousiasme. Et ce n’est pas sa réponse qui va me rendre le sourire. Pourquoi me suis-je autant éloigné ? Aish. Je soupire avant de faire la moue, fronçant un peu les sourcils. Non, je ne vais pas réagir comme un enfant pas content, voyons, il ne faut pas exagérer. Je me contente de le suivre, non sans traîner des pieds. Le métro arrive, j’espère qu’il n’y a pas grand monde dedans. On ne sait jamais, il peut très bien être vide tout comme il peut être blindé de monde. Les portes s’ouvrent, Mikyung s’y engouffre et… Soulagement. C’est quasiment vide. Je le suis, il m’explique le trajet que l’on doit prendre. Je réalise que ce trajet risque d’être plus grand que prévu. Je l’écoute avec attention tout en regardant les plans qu’il me montre. « Mh, je vois. » Je soupire à nouveau. Espérons qu’on arrive vite. Après tout, j’ai pas vraiment le choix. Je vais donc m’asseoir sur l’un des sièges libres, las et fatigué de cette journée. Je pose mon regard sur Mikyung. « Tes potes vont pas trop t’en vouloir de t’être barré comme ça ? » Oui je suis curieux, après tout, il avait mieux à faire. Même s’il disait que c’était pas grand-chose, je m’en veux quand même, c’est sûrement pas le genre de soirée qu’il voulait avoir. « Je te revaudrai ça. » Ce ne sont pas que des paroles en l’air. Je le pense sérieusement. Puis, les portes claquent, le métro commence à démarrer et c’est parti pour un long trajet.

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C'est pas possible, il se moque de moi là ? J'embrasse si mal ? Il est purement hétéro ou quoi ? C'est sûrement ça. Il ne doit pas savoir ce que ça fait d'embrasser un mec. Il trouve peut-être même ça immonde et dégueulasse ? Attendez, alors ça veut dire qu'il est homophobe ? Non, bien sûr que non. Sinon il aurait déjà crié au scandale dès ma première tentative. Or, il n'a rien fait de surprenant ou méchant. Je comprend pas... ça ne vient pas de moi, quand même ? Sale con, va! Genre, c'est moi qui embrasse mal. ça se voit qu'il n'a jamais embrassé mieux, pff. Je suis sûr que lui, c'est pire. Mais attendez -encore-, c'est pas lui qui a tenté sa chance tout à l'heure ? 'fin, c'est lui qui a commencé. 'fin, bref! « C'ça, ouais. Dis plutôt que tu as un goût d'merde. » Râlais-je comme un gosse en soufflant par les narines. Ouais, ça me vexe un peu qu'il critique ma façon d'embrasser. Surtout que ce n'est pas moi qui l'ait fait! Qu'importe. Je tiens simplement à rentrer chez moi, à présent. Ticket en main, nous nous dirigions vers le quai pour attendre le prochain métro. Autant dire que ça va être super long, avant de pouvoir être au calme. Sérieux, que je m'éloigne de lui. Déjà il me dérange pendant ma soirée détente avec des potes, puis il fait des trucs chelou -qui vient de moi- et après il me casse dans tout les sens. Sérieux, quoi! J'aime pas quand ça se retourne contre moi, vraiment pas. Il peut faire ce qu'il veut, mais pas me prendre à mon propre piège. Des retours à l'envoyeur, j'en ai horreur.

Le métro arrive, nous permettant d'entrer rapidement à l'intérieur. Chance pour nous, c'est quasiment vide. à part deux trois personnes, rien de bien dérangeant. Avant que le wagon ne reparte, je lui explique rapidement le trajet à suivre. Comme quoi on doit s'arrêter à telle station pour changer de ligne. C'est long, et sûrement éprouvant pour lui. Personnellement, je connais le métro comme ma poche. Depuis le temps que j'y traîne. Il voit, c'est déjà ça. Il n'est pas aveugle, c'est bien. Ironie à part, ça va vraiment être long. Mon regard le suit, jusqu'à qu'il prenne place sur un siège et qu'il m'adresse la parole. Mes potes ? Ah! « Je leur ai dit que je rentrais, ils ne s'inquiètent pas plus. » Riais-je en venant me placer sur la rangée d'en face, posant mes fesses sur le dossier et mes pieds sur le plat du siège. Les yeux écarquillés, on pourrait nettement lire un "ah bon" dans mes pupilles. Il me doit quelque chose ? « C'est normal. Je m'en serais voulu si tu te serais fait attaquer par un fou. Imagine qu'il te viole et te tue après! » Je pars un peu loin, mais quand même. Finalement, le métro s'ébranle et commence sa course dans les stations. « On verra ça quand j'aurai besoin de toi. » Dis-je d'une voix plutôt base, un sourire provocant au coin des lèvres. Si jamais j'ai besoin de lui, surtout. Mais ça, je l'espère pas trop. Pas qu'il me dérange... En fait, j'en sais rien. Il y a quelque de bizarre depuis tout à l'heure, je ne saurais même pas l'expliquer. Il m'a quand même embrassé -même si c'est pour me faire taire-. Ja Hyeon le coincé qui suit mes conseils! Pitié, c'est affreux en vérité! « Au fait! T'es hétéro ? » Demandais-je sans vouloir casser l'ambiance du moment. Je voulais savoir, comme ça... Par curiosité.

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Dans le fond, je ne sais pas trop ce qu'il m'arrive. Ni à quoi je joue. D'habitude, rien ne m'atteint, rien ne me touche, mais suffit que ça vienne véritablement de lui pour que tout change. Qu'est-ce qui cloche avec moi ? Pourquoi je réagis de la sorte que maintenant, alors qu'on a l'habitude de se chamailler ? Trop de pourquoi auxquels je ne trouverai jamais de réponse. Je préfère abandonner. Lui en vouloir toujours un peu, mais ne pas y penser davantage pour autant. C'est d'ailleurs la raison qui me pousse à simplement hausser les épaules, l'air boudeur. Pas besoin de réponse formelle, ou de mot, pour comprendre. Oui, je boude. Mais rapidement, les choses changent. Seulement parce que nous sommes dans les sous-terrains de Séoul, cherchant après un métro pour rentrer au plus vite. Ce n'est pas bien compliqué ce genre de transport, mais Jahyeon semble complètement perdu. Sûr, ce ne doit pas être aussi grand et compliqué, de là où il vient. Genre, c'est un alien venu d'une autre planète! En attendant, il ne nous faut pas longtemps avant de monter dans l'énorme véhicule, le prévenant d'avance que ça risque d'être long. Quoique, avec le peu de monde... Y aura beaucoup moins d'arrêt. Le métro ne se stop que sur demande, ça risque d'être vite vue. Peut-être même qu'on sera rentrés plus vite qu'on ne le pense. Genre, dans un quart d'heure, tout au plus. Ce serait bien, en fait. Parce que je ne sais pas si je tiendrai cinq minutes de plus avec lui. Parler, c'est cool, mais avec Jahyeon, c'est une autre histoire. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive, sérieux ?

Mes potes, ce n'est pas le plus important. Je voudrais lui dire que, de toute façon, ce n'est qu'une amitié de passage, de courte durée. Une fois l'université terminée, on ne se verra sûrement plus jamais. Qu'est-ce qu'il croit ? Que ça dure jusqu'à la mort ? Pff, n'importe quoi. Tranquillement, je m'installe proche de lui, continuant malgré moi la conversation. J’exagère, comme toujours. C'est une passion chez moi, d'en rajouter à outrance. Il me croirait presque, comme c'est mignon. « Pas à ma connaissance ? mais sait-on jamais, la plus part ne préviennent pas à l'avance. » Lui fis-je savoir, au cas où il ne saurait pas. Un fou, c'est discret de base... Jusqu'à qu'il fasse son erreur fatale. En attendant, il m'en doit une. Le jour où j'aurai besoin de lui, surtout. Parce que là, j'ai pas trop envie qu'il me rende un service, hm.. Je suis vraiment bizarre, arf. Changement de sujet. Son orientation. ça m'intrigue un chouïa. Après tout, je l'embrasse, il m'embrasse, mais ça ne le dégoûte pas ? Ce n'est que maintenant que je m'inquiète, ou me pose simplement la question. Quoi ?! Je manque de m'étouffer. De rire, bien sûr. Il est sérieux ? Moi, m'intéresser à lui ? hahaha, bonne blague! Il abuse un peu, là. « Tu crois franchement que tu m'intéresse ? » Demandais-je en haussant un sourcil, sans sourire. « T'as pas trop le profil que j'attends. » ricanais-je en imitant les formes d'une femme avec mes mains. Je mens. Pas uniquement la femme m'intéresse, mais me faut une excuse pour pas qu'il pense une telle chose. Comme s'il pouvait me plaire, pff. Oh, enfin une bonne réponse! « Vraiment ? Elles étaient comment ? Oh attends! ça veut dire que tu as déjà eu des histoires d'amour avec elles ? Wow, mais t'es sérieux toi! » M'emportais-je sans trop m'en rendre compte. Moi, je ne connais pas l'amour, ni la signification d'être en couple. Je ne sais que baiser, je crois. Sans vulgarité, excusez moi. « Me semble que tu n'es pas à l'aise dans ce genre de sujet.. Les déceptions amoureuses, c'est ça ? Tu devrais savoir que l'amour, c'est de la connerie. » Un fin sourire étira le coin de mes lèvres. J'y crois pas, moi, à l'amour. C'est pour les faibles, les gens qui attendent toujours après un autre. Je ne veux pas dépendre de quelqu'un... Ni que ce quelqu'un me hante ou m'envahisse la tête. Je ne veux pas devenir gaga d'une unique personne, jamais. Jamais....

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