❝Il est difficile de dire adieu lorsqu’on veut rester, compliqué de rire lorsqu’on veut pleurer, mais le plus terrible est de devoir oublier lorsqu’on veut aimer ❞
  Le mois de Mars avait déjà commencé et je peux dire que le temps rendait la ville beaucoup plus attractive. Fini les doudounes et la neige. Ils laissaient place aux vestes et au soleil. J’espérais que cela durerait car ça augmentait mon moral. Depuis quelques temps, je sentais que j’allais mieux moralement. Je pensais savoir d’où provenait cette nouvelle source d’optimisme, mais j’évitais de trop y penser. Aujourd’hui, c’était mon jour de congé, et j’avais bien envie de profiter de cette journée pour marcher un peu en ville. J’étais impatient de retrouver les rues de Séoul et de connaître les nouveaux bars qui ont ouverts et dont tous mes clients super riches parlent tout le temps. Bien sûr, je ne compte pas rentrer à l’intérieur. Un seul de leurs verres me ruinerait. Non, j’allais juste les regarder et observer les gens, comme je le fais tous les jours.

Je marchais dans la rue, sans vraiment avoir de but précis. J’avais juste envie de me dégourdir les jambes et de prendre l’air. Etrangement, je ne me sentais pas oppressé par le monde qu’il y avait. Je le supportais d’ailleurs plutôt bien et je me sentais fier de ne pas être encore parti en courant chez moi pour prendre une douche et me désinfecter. Je regardais attentivement chacune des personnes qui passaient devant moi et je souriais, bêtement. Puis, mon sourire disparu lorsque j’aperçu ce bar dans lequel je me suis juré de ne plus jamais remettre les pieds. Pourtant, je m’arrêtais devant, comme paralysé et je me souvenais.


Il faisait beau, nous étions au printemps et tout allait merveilleusement bien pour moi. Je me sentais tellement heureux ces jours ci que je n’imaginais pas une seule seconde tomber dans la pénombre. Cela faisait des mois et des mois que je vivais une idylle parfaite avec ma belle Hanna. Je l’ai aimé dès le premier regard que nous nous sommes lancés. Je savais, lors de la soirée à l’hôpital, qu’elle serait la femme de ma vie, et aujourd’hui, j’étais persuadé encore qu’elle serait à mes côtés pendant un long moment. Je ne doutais pas une seule seconde de notre amour qui me semblait alors si fort.

J’avais longuement réfléchis sur ce qu’on allait bien pouvoir faire de notre journée de repos. Cela faisait un moment que nous n’avions pas eu de moment rien qu’à nous. Les cours et notre travail à l’hôpital occupaient tout notre temps et nous ne pouvions pas nous voir autant que je l’aurais souhaité. Je décidais donc de chercher Hanna chez elle pour qu’on aille boire un verre tout les deux puis, pourquoi pas se faire une petite séance au cinéma. Je m’habillais donc rapidement pour rejoindre ma belle le plus rapidement possible. Je regardais l’heure et je me rendais compte qu’il allait bientôt être onze heures. J’essayais de me dépêcher, à tel point que je faillis oublier mes médicaments. Je prenais alors le flacon et j’avalais deux pilules, comme j’avais l’habitude de le faire depuis un moment maintenant. Elles me faisaient tellement de bien. Je pouvais me concentrer sur mon travail et sur ma relation avec Hanna. Je n’avais plus à me soucier de mes troubles du comportement.

Je partais alors en direction de la maison des parents de ma petite amie pour la rejoindre. Dans la voiture, j’étais impatient. A tel point que j’hurlais sur toutes les voitures que je trouvais alors trop lentes. Je n’étais pas patient et je voyais à mes mains tremblantes que j’étais agressif au volant. Je ne m’en souciais guerre car ce n’était alors pas important à ce moment là. Je voulais arriver chez Hanna, un point c’est tout. Une fois arrivée chez elle, je garais la voiture et j’en sorti rapidement. Puis, je sonnais à la porte, impatient de pouvoir voir le visage de la femme qui faisait battre mon cœur.